Mickey et Minnie  en Moto,

un jouet mythique des  années 1930


S’il est bien un jouet extraordinaire dont tout collectionneur de jouets en tôle rêve de posséder un exemplaire, c’est bien cette moto-jouet  de 23,5 cm de long que le fabricant allemand Tippco a proposé aux enfants des années 1930.

Ce jouet mécanique en métal lithographié appartient à la deuxième période de production des motos jouets,celle qui court de 1910 à 1940. Ces années qui suivent les précurseurs en la matière les petits ateliers français comme C.R ou Séraphin Fernand Martin, sont dominées de façon écrasante par la production des firmes allemandes (principalement installées à Nuremberg et sa région). En 1910, le jouet allemand est au premier rang , et les motocyclettes jouets de Ernst Paul Lehmann ou de  Günthermann sont parmi les plus réussies , d’une part par les mécanismes simples et robustes qui les animent mais surtout par la qualité de la chromolithographie qui les décore. C ‘est particulièrement évident sur cette moto de Tippco, où tous les détails du moteur, levier de vitesse, carburateur et frein à main sont artistiquement dessinés. Les pneus estampillés « Dunlop », réclame qui apparait sur tous les modèles connus à ce jour de cette moto Mickey,  peuvent faire penser qu’un accord avec ce fabricant ait été conclu.

Les débuts de la renommée de Disney et ses jouets dérivés

L’engouement mondial pour les collections autour des créations Disney commence en 1928, avec la sortie du dessin animé en noir et blanc « Steamboat Willie », qui fut le premier film cour animé avec un son synchronisé. La moto T.C.O. que pilote Mickey date de 1936, construite en tôle lithographiée et pourvue d’un mécanisme d’horlogerie. Elle  est produite semble-t-il pendant une courte période de 1930 à 1936, sans l ‘autorisation de Disney.

 


T.C.O.  (Tippco)est fondée en 1912 par Mademoiselle Tipp et Mr Carstens (qui quittela firme en 1919). Philippe Ullmann reprend la firme seul à partir de 1918. La production se développe considérablement sous sa direction et en 1930, une gamme de jouets autos, autos de courses, camons et motos est produite en masse avec succès. La production des TIPPCO est diffusée principalement par le grossiste en jouets Kohnstam.

Le patron de TCO quitte l’Allemagne en 1933 et émigre en Angleterre où il crée la marque de jouets Mettoy. Après 1945, l’activité de TIPPCO reprend sous la direction du fils Henry Ullmann jusqu’à sa fermeture définitive en 1971. Cette période d’après 1945 fournit une gamme très étendue de belles motos-jouets en tôle imprimée et dotées de mécanismes à ressort.


Cette vue du dessous de la moto nous montre le travail ingénieux de la tôle, le jouet étant composé de deux plaques de métal mises en forme après  impression, la mise en place du ressort qui est une lame d’acier enroulé  en spirale et bloqué entre deux platines et des pignons, de l’axe qui va recueillir la clé de remontage,  enfin les languette de métal rabattues qui scellent le tout.  Deux petites roues donnent la stabilité au jouet en mouvement. On ne peut faire plus simple et efficace!


La fabrication des motos jouets en tôle (1910-1940)

L’évolution du jouet en métal date du jour où les fabricants trouvèrent le moyen de décorer par l’impression, avant de les employer, les feuilles de fer blanc qui devaient constituer certains jouets, et aussi de l’invention de l’agrafe, qui permit de supprimer le travail long et onéreux de la soudure, dans l’assemblage des différentes pièces qui les constituent, la question du prix de revient jouant un rôle important dans cette industrie…

Le fer blanc  employé dans la fabrication du jouet mécanique est laminé en lames fort minces. Le fer, qui peut être fabriqué ou encore recyclé à partir de

boîtes métalliques récupérées (Cette activité occupait nombre de ferrailleurs et chiffonniers  et il n’est pas rare découvrir une réclame en démontant un jouet en fer de cette époque). Ce métal est d’abord découpé à la cisaille en morceaux d’égale grandeur qui sont portées aux presses. Là on les estampille, on les plie, on les perce, on les cambre, tout cela mécaniquement.  Reste encore, en effet le moteur qui donnera la vie et le mouvement. De quoi est-il fait? D’un ressort d’acier de 30 cm, de long en moyenne,  large de dix ou douze millimètres, d’une clé, de quelques engrenages, pignons et taquets. Le moteur pourvu de sa clef est enfin logé dans sa petite boîte.

Le montage des motos-jouets

L’outillage  comporte un petit marteau, un poinçon aigu, une enclume minuscule. Toutes les pièces-ou presque- sont agrafées, ce qui permet d'employer le moins possible de soudures et de gagner du temps. Au moment du découpage des «» on réserve sur les côtés des pièces de petites languettes de métal. À chaque languette correspond soit une encoche, soit un trou pratiqués dans le métal. Il s'agit simplement d'introduire cette languette dans le trou et de la rabattre.

Texte  de PASKY

Photos de BERTOIA AUCTIONS  et Pasky